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East to West 2008
28 juillet 2008

Las Vegas, Nevada

Comme prévu, les « incontournables » de notre voyage s’intensifient dans l’Ouest : après Monument Valley et le Grand Canyon, notre destination d’aujourd’hui fait également partie des sites les plus visités des Etats-Unis : Las Vegas… Le nom lui-même fait déjà rêver, mais nous ne savons pas encore à quoi nous attendre. Pour atteindre le Nevada, nous devons rouler environ deux heures vers le nord-ouest. Sur notre chemin, 30 miles avant d’arriver à Las Vegas, nous remarquons une autre curiosité, moyennement connue à l’étranger quoique très célèbre aux Etats-Unis : le Hoover Dam (le barrage de Hoover). Construit en 1936, il est je crois le plus volumineux édifice de béton du monde (ou l’a été). Le problème, c’est qu’on ne peut rien en voir, car la route n’offre aucun point de vue d’ensemble. Nous passons donc dessus sans même nous arrêter et, trop attirés par Vegas, nous enfilons les 30 dernières longueurs avec une certaine appréhension… Qu’allons-nous trouver au bout de cette route sinueuse, tracée dans la roche et perçant sur des dizaines de miles un paysage quasi lunaire ? Parvenus en haut de la dernière colline, nous prenons une première mesure de ce qui nous attend : Las Vegas s’étend presque à perte de vue. Ce n’est pas la petite ville de « province » que nous imaginions ; avec ses quelques 1,6 millions d’habitants, elle concentre les trois quarts de la population du Nevada et peut accueillir, à l’année, plus de 35 millions de visiteurs… Un autre monstre sur notre parcours. DSCF1187 Mais pour nous mettre un peu en confiance, une bonne surprise nous y attend : notre motel Travel Lodge est situé à deux pas du très fameux Las Vegas Boulevard, où ont élu domicile les hôtels-casinos les plus prestigieux – rebaptisé « Strip Boulevard » pour signifier qu’on risque fortement de s’y faire plumer… La chambre est très correcte, mais nous n’y restons pas car il est 17h, ce qui nous laisse juste un peu de temps pour découvrir la ville à la lumière du jour. Petite précision : il fait 110°F au soleil… (à vos convertisseurs ! allez, on vous le dit, ça fait 43°C…) Ce premier aperçu de la ville nous ravit. Le Strip Boulevard est un endroit surréaliste, presque comique. La plupart des casinos ont construit toute une mise en scène et une décoration sur un thème particulier : l’empire romain, Venise, Paris, New York, l’Île au trésor, etc. La juxtaposition de ces énormes ensembles de buildings sur le même boulevard crée un effet très étrange et vraiment drôle, d’autant plus que, fort de milliards de dollars d’investissement, certains promoteurs ont vraiment mis le paquet : devant le Paris-Las Vegas se dressent une Tour Eiffel et une place de l’Etoile assez authentiques, tandis que le New York-New York propose tout simplement quelques tours célèbres de Manhattan, le tout à l’échelle un tiers (c’est beaucoup !)… DSCF1205 DSCF1206 DSCF1225 Quand on n’a pas d’argent, on se doute que Las Vegas ne fait pas de cadeau… Mais nous réussissons toutefois à décrocher un « bon plan » au Treasure Island, à savoir un dîner-buffet illimité et très bon, pour 20 dollars par personne (c’est, pour nous, environ quatre fois notre budget dîner habituel !). Nous vengeons nos repas sur des tables de pic-nic en nous emplissant le ventre en trois quarts d’heure… La ballade nocturne qui s’ensuit restera un moment fort de notre voyage. Nous visitons les casinos les plus célèbres : le Venetian, le Bellagio, le Caesar’s Palace… Ils sont immenses, démesurés, sans aucune limite. Les machines à sous s’étendent sur des centaines de mètres carrés, entourées de salles un peu moins clinquantes, plus feutrées, consacrées au poker, au black-jack, au craps, aux paris sportifs et à toutes sortes de jeux. Augustin a pour ambition de s’essayer à une partie de poker, mais nous comprenons vite que notre budget est beaucoup trop limité. Avec un investissement de départ de 65 dollars minimum, qui doit en réalité s’approcher des 100 ou 120 dollars pour se donner ne serait-ce qu’une maigre chance de participer plus d’un quart d’heure, le poker nous est presque inaccessible. A moins d’être saisi d’un de ces dangereux coups de folie, sans doutes si fréquents ici… Que ses proches se rassurent, Augustin saura rester sage ! DSCF1233 DSCF1238 La suite de notre ballade nous réserve un moment très intense. A côté du Caesar’s se dresse le Bellagio, casino célèbre auprès du grand public pour deux choses : c’est là qu’a été tourné le film Ocean’s Eleven, d’une part ; mais le Bellagio est d’abord connu, à Las Vegas, pour proposer un impressionnant spectacle sur son parvis, à savoir la mise en marche, toutes les dix minutes, de ses fontaines. A notre arrivée devant le casino, c’est l’heure de pointe. Le public est nombreux – des centaines de personnes sont accoudées, comme nous, au bord de l’eau. Et chacun a pu le vérifier : la danse des fontaines du Bellagio est une merveille. Dessinant des courbes légères et harmonieuses, se balançant de gauche à droite puis tournoyant tout en alternant les hauteurs, des dizaines de jets d’eau composent un ballet féérique, sur fond d’une musique lancinante, chantée par une voix de femme qui esquisse, en quelques minutes, l’atmosphère générale de Las Vegas : la chaleur, le mouvement, le désir, la grâce parfois, le tout rythmé par des moments de démesure un peu folle… Un moment prenant, magique, loin du tape-à-l’œil clinquant et kitsch auquel on aurait pu s’attendre. Et dans l’ensemble, c’est bien cette impression que nous laisse la ville-lumière : très peu de mauvais goût, une ambiance détendue, un décor « classe », parfois très élégant et raffiné malgré des dimensions gigantesques, et, mais on pouvait s’en douter de la part des américains, sans aucun complexe ni tabou. DSCF1244 Une note un peu dérengeante toutefois, mais qui s’inscrit tellement naturellement dans l’esprit de la ville qu’on s’y habitue très vite : sur les trottoirs, des centaines (des milliers ?) de latinos arborent des t-shirts et distribuent des tracts donnant les numéros de téléphone des agences de call-girls. Prostituées, strip-teaseuses ? Nous ne le saurons jamais, mais il reste que l’industrie du sexe est présente et complètement assumée. Petite scène en guise d’exemple : alors que les distributeurs de tracts envahissent toute la largeur d’un trottoir, deux policiers à vélo arrivent et sèment une légère panique parmi eux ; mais ils se remettent rapidement en fille indienne, dans le mètre de trottoir qui leur est alloué, et les policiers passent devant eux avec un mot amical et sourire aux lèvres. Ces pratiques sont donc plus que tolérées, elles font partie intégrante des rues de la ville. Hélène va se coucher vers minuit, tandis qu’Augustin hésite toujours à s’asseoir à une table de poker. Pour patienter, nous prenons tous les deux un verre au Bellagio (12 dollars pour deux bières, pas plus cher qu’à Paris). Petite précision qui n’intéressera pas grand monde (car il faut le voir pour le croire) nous nous faisons servir tout simplement par l’une des plus belles femmes du monde. Mais l’appât du poker est plus fort (oui oui !) et, pour trouver des parties ou l’investissement pourrait être moindre, nous reprenons la voiture en direction du downtown de Las Vegas, où les casinos foisonnent également mais sont moins célèbres, plus petits, moins extravagants. Finalement, tandis que les rues et les casinos se vident, Augustin renonce, à 3 heures du matin : même dans les petits casinos, le poker est trop cher. La tête pleine de paillettes éphémères mais grisantes, nous reprenons la route du motel, complètement éreintés mais pas ruinés !
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